vendredi 9 décembre 2011

L'espoir est-il permis en République Démocratique du Congo ?

Joseph Kabila, Président de la RDC depuis 2001
La République Démocratique du Congo vit normalement aujourd'hui ses dernières heures dans l'attente des résultats de l'élection présidentielle qui s'est déroulée le 28 Novembre dernier. Sauf surprise majeure, le candidat à sa propre succession Joseph Kabila devrait être réélu pour un second mandat lors de ce scrutin à un tour.

L'opposition, qui compte aussi bien dans ses rangs l'opposant historique du Maréchal Mobutu, de Laurent Désiré Kabila puis de son fils Joseph au pouvoir depuis 2001, Etienne Tshisekedi, que le transfuge Vital Kamerhe, notamment directeur de campagne du président Joseph Kabila en 2006, n'a pas su proposer un candidat commun qui aurait pu augmenter nettement ses chances de victoire.

La CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante) ne s'est, quant à elle, pas donnée tous les moyens d'offrir aux Congolais un futur résultat incontestable et à la Communauté internationale tous les gages de transparence nécessaires à l'organisation d'élections majeures. Certains résultats seront invérifiables, des observateurs n'ont pas pu être mobilisés au sein de l'ensemble des bureaux de vote, des rumeurs de pré-remplissage des bulletins composés de pas moins de 54 pages ont même un temps couru.

L'état des infrastructures dans le pays pour mettre en place le dispositif électoral et regrouper ensuite les résultats pour l'étape cruciale du comptage, ainsi que les listes électorales parfois incomplètes et autres irrégularités de-ci de-là, ont fini de parachever ce que de nombreux spectateurs, impuissants, ont pu prendre comme un simulacre ou pire, une mascarade.

Mais il n'en reste pas moins que les Congolais se sont rendus librement et sans trop de heurts aux urnes, dans une proportion qui reste encore à vérifier, que les résultats partiels donnent pour le moment gagnant Joseph Kabila mais pas grâce à une très large majorité, et que l'opposition a un temps plus que largement envisagé de se rassembler derrière une personnalité unique qui aurait fait l'unanimité.

Après une Indépendance dans la douleur en 1960, les tentatives de sécession de plusieurs provinces, l'écartement puis l'assassinat du symbole, encore aujourd'hui, du panafricanisme Patrice Lumumba, les trente années de règne sans partage du Maréchal Mobutu, une guerre civile de plusieurs mois qui amena Laurent Désiré Kabila au pouvoir avant son assassinat, la République Démocratique du Congo est peut-être aujourd'hui passée à côté de l'opportunité que pouvait représenter ces élections. Mais il est également vrai qu'un tel scrutin n'a jamais été aussi libre, autant suivi et regardé de toutes parts, et ne s'est non plus jamais autant déroulé dans le calme et l'unité relative dans ce pays grand comme l'Europe. Dans ces circonstances, la RDC continue, lentement mais sûrement, d'avancer sur la voie qui la mène à la démocratie, au pluralisme, à la paix, à la construction d'un Etat-nation... Bref, la voie du développement.

Alors oui, je le dis, l'espoir est tout-à-fait permis en République Démocratique du Congo.

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