mardi 20 décembre 2011

Pedro Pires, l'exemple africain 2011

Président de la République du Cap-Vert de 2001 à 2011, Pedro Pires a été cette année Lauréat 2011 du prix Mo Ibrahim. Et pourtant, l'un comme l'autre ne disent rien à personne, en tout cas en Occident. Portraits croisés de deux figures de l'excellence d'un continent en devenir.

Pedro de Verona Rodrigues Pires, 77 ans, est donc un homme politique cap-verdien. D'abord premier ministre de 1975 à 1991, il devient président de la République de cet archipel de plus de dix îles à l'ouest du continent en 2001. En deux mandats, il a su conduire plusieurs réformes fondamentales, qui ont notamment permis au Cap-Vert d'être l'un des deux seuls pays africains à sortir de la catégorie des Pays les Moins Avancés (PMA, selon les critères de l'ONU), ou encore de passer d'un régime autocratique basé sur un parti unique à une démocratie pluraliste. A la fin de son second mandat, en 2011, le président Pires décide de ne pas se représenter. Il cède alors dignement sa place à son successeur, sans heurts, sans accros... Fait remarquable, il s'est même catégoriquement opposé à toute modification de la Constitution lui permettant de briguer un troisième mandat consécutif.

Pour toutes ces raisons, Pedro Pires est un exemple de réussite et de gouvernance pour le continent africain.
 
Mo Ibrahim est un homme d'affaires soudanais. Aujourd'hui résidant à Londres, il évolue dans la téléphonie mobile et compte parmi les plus grandes fortunes du monde. Mais il n'a pas pour autant tourné le dos à ses convictions, ni à son continent d'origine. Pour preuve, il est le créateur d'un indice portant son nom et mesurant les performances des pays africains, ainsi que d'un prix qui récompense les meilleurs leaders du continent : le Prix Ibrahim pour le leadership d'excellence en Afrique. Le Prix Ibrahim s'élève à un versement global de 5 millions de dollars sur 10 ans, complété ensuite par une dotation annuelle de 200 000 dollars américains à vie. Les lauréats du prix ont par exemple été le Mozambicain Joaquim Chissano en 2007 et le Botswanais Festus Mogae, en 2008. En 2009 et 2010, le comité du prix avait décidé de ne pas l’attribuer, faute de candidature satisfaisante.
 
Pour toutes ces raisons, Pedro Pires a été désigné cette année Lauréat par le comité d'attribution du prix Ibrahim le 10 octobre 2011. Qui montrera l'exemple l'année prochaine ?

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