mardi 17 janvier 2012

Un an après l'autodétermination du Soudan du Sud

Il y a un peu plus de six mois apparaissait un nouveau pays sur le continent africain et dans le monde, le Soudan du Sud. Né dans la douleur après quasiment un demi siècle de guerre civile et un référendum qui s'est tenu en janvier 2011 et qui a failli ne jamais se dérouler, le Soudan du Sud est devenu dans la foulée le 193e pays membre de l'Organisation des Nations Unies et le 54e de l'Union Africaine. La république fédérale a pour capitale Djouba. Cette ancienne province, auparavant nommée Sud-Soudan, a pris son indépendance de la République du Soudan le 9 juillet 2011. Cette dernière l'a aussitôt reconnue, mais des litiges subsistent quant au tracé de la frontière.

Le Soudan du Sud, bien que très jeune en tant qu’État, a été dès le départ promis à un avenir radieux. En effet, avec des régions fertiles grâce aux nombreux cours d'eau qui la traversent et un sous-sol très riche en hydrocarbures, le pays, bien qu'enclavé, a de nombreux atouts pour un développement économique rapide. Cependant, après toutes ces années de guerre civile et plus de deux millions de morts ces vingt dernières années, les égocentrismes ont beaucoup de mal à s'effacer. Ainsi, après six mois de préparation, qui ont notamment permis de s'accorder sur les modalités du partage de la manne pétrolière avec Khartoum (les hydrocarbures sont au Sud, mais toutes les infrastructures sont au Nord), et six mois de mise à l'épreuve du président Salva Kiir Mayardit et de son gouvernement, le bilan reste mitigé. Bien que le désarmement des milices soit en cours, il reste toujours des éléments non satisfaits de la récupération du pouvoir par le parti du président. Le mécontentement n'est pas un crime en soi, mais chaque "incident" engendre plusieurs dizaines de morts, tant chez les civils que chez les "rebelles", et l'ONU et d'autres programmes de déminage de la région indiquent une augmentation de ces munitions depuis maintenant un an.

A cela viennent également s'ajouter les incidents basés sur des rivalités ethniques. En effet, le Soudan du Sud est un État à part entière depuis plus de six mois, mais n'est pas encore une nation. Récemment, de véritables échauffourées ont éclaté, notamment dans l'Est du pays, entre deux ethnies différentes à propos de vol de bétail. Certaines organisations non gouvernementales parlent d'ores et déjà de plus de 3.000 morts en quelques jours. Ainsi, après des années et des années de guerre civile et une indépendance toute fraîche, les rivalités ethniques revêtent encore une importance particulière car elles viennent s'ajouter au reste des violences qui sont à endiguer. Malgré cela, la population garde espoir et reste très motivée pour donner toutes ses chances au pays. Le "oui" au référendum pour l'indépendance de la région avait très fortement mobilisé et recueilli plus de 98% des suffrages...

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